• Le Contentieux

    au Sujet de l'Enfer

    Keith W. Stump

    Les mots, en grosses lettres et entre guillemets, étaient destinés à être le titre supplémentaire pour la peinture. Ils étaient terrifiants dans leur impact : "La Cause Contre le Christianisme."

    C'était ma première visite au Musée Métropolitain d'Art à New York. J'étais debout devant Le Dernier Jugement, une peinture par l'artiste peintre hollandais du 15ième siècle Jan Van Eyck.

    Sur le plancher, directement devant la peinture, il y avait une feuille de papier sur laquelle étaient inscrits quelques mots à la hâte. Un visiteur étant passé auparavant, l'avait placée là et le personnel du musée ne l'avait pas encore enlevée.

    Ces mots, en grosses lettres et entre guillemets, avaient été écrits sur cette feuille de papier, comme titre supplémentaire pour la peinture. Ils étaient terrifiants dans leur impact : "La cause Contre le Christianisme."

    J'en fus figé.

    Qu'est-ce qui avait incité ce visiteur à mener cet attaque?

    J'ai regardé la peinture de plus près. Dans le haut de la toile, dans le ciel, est assis Jésus, impassible, entouré par une harde d'anges et une multitude de sauvés en adoration. Au bas, dans l'Enfer, est une masse de damnés se tordant de douleur, subissant la torture brutale aux mains de démons affreux.

    Le contraste entre la majesté du ciel, plutôt tirée à quatre épingles, et le cauchemar du tourment de l'Enfer était saisissant. Ici , tout comme le visiteur ayant écrit la note, on peu se poser avec insistance une question intemporelle:

    Comment le concept de souffrance éternelle en Enfer peut-il être réconcilié avec celui d'un Dieu de pitié et d'amour?

    Pour bien des gens, c'est bel et bien une cause contre le Christianisme. Ils ne veulent pas être associés à un Dieu chrétien qui pourrait s'asseoir et regarder rôtir ses enfants pour l'éternité dans une chambre d'horreurs souterraines. Ils raisonnent qu'une déité d'une telle cruauté et d'un tel esprit de vengeance ne peut pas être le vrai Dieu.

    Un chaud débat

    Les non-chrétiens ne sont pas les seuls ayant un problème avec le concept de l'Enfer. L'Enfer est l'un des sujets de débats les plus chauds dans la communauté chrétienne d'aujourd'hui.

    La plupart des Chrétiens croient que l'Enfer est le destin de ceux qui rejettent Dieu. Mais la conception de l'Enfer d'un Chrétien n'est pas nécessairement celle d'un autre.

    Cela a pris à la communauté chrétienne des centaines d'années pour avoir un consensus sur la question. Le point de vue de la majorité - que l'Enfer est un lieu ardent de supplice éternel - est apparu seulement après un long débat au sein de l'Église.

    Tandis que la plupart des Chrétiens sont d'accord que l'Enfer est essentiellement la séparation de Dieu, le débat interne est sur les détails - le lieu, le moment, la durée de l'Enfer et s'il y fait très chaud.

    Pourquoi? Parce que la bible fournit peu de détails. Le sujet de l'Enfer est une doctrine dont les enseignements dans les Saintes Écritures ne sont pas clairs et précis. L'interprétation qu'on a fait des déclarations bibliques et des images qu'ils utilisent est criblée de difficultés.

    Comme le concept de l'Enfer semble être une doctrine austère, beaucoup de Chrétiens contemporains cherchent à l'expliquer de façon à adoucir son impact. La tendance moderne a été de remplacer le concept traditionnel de l'Enfer en un lieu de tortures éternelles, rempli de feu et de souffre par représentation plus politiquement correcte de l'Enfer comme étant une condition d'angoisse spirituelle causée par la séparation de Dieu. Autrement dit, l'Enfer n'est pas une place, mais un état.

    Les sondages révèlent que même si le deux tiers des Américains croit à l' Enfer, la majorité d'entre eux le voient littéralement comme un état d'existence ou une condition plutôt qu'un abîme ardent.

    De même, un nombre grandissant de savants chrétiens se prononcent contre ce qu'ils considèrent comme la folie de se fier à une lecture purement littérale des déclarations bibliques au sujet des souffrances des damnés. Ils s'élèvent contre les méthodes d'interprétation qui font fi du contexte textuel, du genre littéraire des passages, de leur place dans l'histoire et du contexte théologique plus large soit l'œuvre rédemptrice de Christ et de l'amour de Dieu pour l'humanité.

    Les conservateurs, d'autre part, taxent de révisionnistes ceux qui préconisent une vue plus figurative de l'Enfer. Les conservateurs croient qu'en diluant la réalité d'un châtiment douloureux dans un Enfer ardent et éternel, ces libéraux sapent une doctrine biblique importante.

    Pas une doctrine fondamentale

    Quoique certains dépeignent le concept de l'Enfer comme central, l'histoire dit autre chose.

    La doctrine de l'Enfer s'est développé longtemps après que les doctrines fondamentales de la foi historique Chrétienne ait été établie. Les points de vue des premiers Pères de l'Église au sujet de l'Enfer étaient loin d'être unanimes. La communauté Chrétienne a mis des centaines d'années pour établir un consensus sur la question. Le point de vue de la majorité - que l'Enfer est un lieu ardent de supplice éternel - s'est dégagé seulement après un long débat dans l'Église.

    Au moyen âge, le concept d'un abîme ardent était devenu le concept le plus en vogue dans l'esprit populaire. Dans la tête du fidèle du moyen âge, l'Enfer était une place de souffrance et de désespoir, où les âmes des misérables étaient torturées par des douleurs insoutenables.

    L'Église médiévale utilisait la rhétorique "de feu et de souffre" à son maximum pour exercer un contrôle sur ses fidèles. L'Église a considéré l'Enfer comme un puissant incitatif à la piété et une forte motivation de s'abstenir du mal.

    L'Enfer

    Bien que quelques ecclésiastiques s'élevaient contre la sur-dramatisation de l'Enfer, les images brutales des horreurs de l'Enfer de la théologie médiévale devenaient toujours plus vives. Et nulle part ailleurs que dans Inferno, la première partie de la Comédie Divine, une poésie épique par l'auteur italien Dante Alighieri (1265-1321), ces horreurs ont été dépeintes de façon aussi saisissantes..

    Inferno est un conte, rendu imaginaire, des voyages de Dante parmi les damnés. Son but était d'aviser ses lecteurs des récompenses ou des punitions qu'ils rencontreraient sûrement dans l'au-delà.

    Selon Dante, l'Enfer est divisé dans neuf anneaux ou cercles concentriques, qui s'enfoncent tel un cône inversé dans la terre. Dans cette chambre d'horreurs à plusieurs niveaux, les âmes subissent des punitions selon leurs péchés. Les gloutons, par exemple, sont condamnés à être éternellement couchés comme des porcs dans une porcherie malodorante sous une pluie froide de saleté et de déchets. Les libidineux - poussés par leurs passions pendant leur vie - sont pris tourbillonnant dans un vent sombre de tempête.

    Bien que c'est bel et bien le fruit de l'imagination fertile de Dante, Inferno se conforme généralement à la théologie de son âge. Son image de l'Enfer comme un camp de concentration gigantesque - un lieu cauchemardesque de supplices éternels présidé par Satan - s'est fixé dans l'imagination populaire. Cette image continue de représenter la pensée de quelques Chrétiens d'aujourd'hui - et de quelques critiques du Christianisme qui supposent, par erreur, que les images épouvantables de Dante viennent de la Bible.

    Des points de vue différents

    Si la représentation de Dante des régions infernales est exagérée, que déclarent les Saintes Écritures au sujet de l'Enfer ?

    Quiconque s'engage dans une étude sur le sujet fait face à une bibliothèque intimidante par sa taille d'œuvres littéraires contradictoires. Pour compliquer les choses encore plus, beaucoup de ces travaux sont présentés logiquement et semblent présenter des preuves scripturales implacables.

    Cela devrait nous mettre la puce à l'oreille.

    En absence d'un enseignement très clair et précis dans le Nouveau Testament, le chrétien impartial doit considérer ces points de vue contradictoires comme méritant tous de s'y pencher. Même si, en fin de compte, on n'est pas d'accord avec la plupart des théories, l'étude ne peut que placer la question dans une meilleur perspective.

    Le fait de vouloir mettre de côté nos présuppositions - notre bagage confessionnel - et d'examiner soigneusement et avec piété les mérites des différents arguments ajouteront à notre compréhension de la Bible et à notre confiance en la justice et la miséricorde de Dieu.

    Voici en résumé, ce que sont les principaux points de vue contemporains, quoiqu'il y ait dans chaque point de vue des variations au-delà de la portée de cet article. (Voir Lecture Recommandée, page 14.)

    • Un abîme embrasé. Selon ce point de vue, comme on l'a décrit auparavant, l'Enfer est un lieu réel rempli de flammes et de fumée où les âmes des damnés subissent un supplice éternel dans le feu.

    Ce point de vue est basé sur une lecture littérale des Saintes Écritures qui caractérisent l'Enfer comme "un feu qui ne s'éteint point" (Matthieu 3:12), "la fournaise ardente" (Matthieu 13:42), "le feu éternel" (Matthieu 18:8), "châtiment éternel" (Matthieu 25:46) et des descriptions semblables.

    • Une condition de séparation éternelle. Cette vue métaphorique croit en une punition éternelle consciente, mais pas dans des flammes réelles. Plutôt, les souffrances du damné sont traduites dans des termes spiritualisés. L'Enfer n'est pas un lieu, mais une condition - une fournaise d'afflictions, pour ainsi dire, pas une fournaise de flammes réelles.

    La Bible utilise un langage symbolique. Selon ce point de vue de l'Enfer, le feu est une image utilisée de façon métaphorique, comme un symbole de la douleur de la privation, l'agonie du désespoir, le supplice et le désespoir de passer l'éternité sans Dieu.

    La punition des méchants est la douleur de savoir qu'ils ne verront jamais Dieu. Les tenants de ce point de vue expliquent que le destin du damné est appelé "les ténèbres du dehors" (Matthieu 8:12) parce que ceux qui sont dans cette condition ne verront jamais la lumière de Dieu. Ils seront pris dans le piège des ténèbres pour toujours, bannis dans l'Enfer privé de leurs propres pensées, isolés dans un lieu qu'ils ont créé pour eux dans leurs propres esprits obscurcis. Ce sera leur libre choix de vivre sans Dieu.

    • Un lieu de punition temporaire. Ce point de vue voit l'Enfer comme une punition, mais pas nécessairement pour toujours. L'Enfer est en effet réel, mais l'on y séjournera pas nécessairement pour l'éternité.

    Les partisans de ce concept reconnaissent que la justice divine exige une punition quelconque pour le mal. Mais ils soutiennent qu'une punition infinie serait appropriée seulement pour le mal infini. La question qu'ils posent est quel genre de Dieu serait capable de rétribuer quelques décennies de péchés par une éternité de tortures ?

    Les souffrances de l'Enfer sont donc réparatrices, ils raisonnent. Même les pécheurs les plus mauvais peuvent être réhabilités et trouver en fin de compte le chemin vers le ciel, bien que quelques- uns persistent dans la rébellion et voudront rester pour toujours séparés de Dieu.

    Ce point de vue ressemble quelque peu au concept catholique du purgatoire, qui est sensé être la destination des croyants mourrant dans le péché, et où ils sont purifiés par la souffrance avant d'être admis au ciel. Par contre, la différence est que ce concept voit même que ceux, infidèles durant leur vie, pourraient éventuellement gagner le ciel.

    • Annihilationisme. Ce point de vue affirme que le destin des pécheurs n'est pas la souffrance sans fin mais la destruction complète et finale.

    Les âmes des méchants n'auront pas à supporter un châtiment éternel en Enfer, mais seront complètement annihilées après le Jugement Dernier. La période de punition consciente sera ainsi brève. Ils cesseront alors tout simplement d'exister - un destin beaucoup plus miséricordieux que le supplice éternel, diront les partisans de cette théorie..

    Annihilationisme est aussi appelé la doctrine "de l'immortalité conditionnelle," parce que, selon ce point de vue, l'âme n'est pas nécessairement immortelle. Elle devient immortelle seulement par la grâce de Dieu. Dieu donne l'immortalité aux âmes des justes et annihilie celle des damnés.

    Le point de vue des Annihilationistes voit l'Enfer - ou le feu de la géhenne (voir encadré) - comme un feu qui consomme. Les mauvais cesseront d'exister dans le feu de la géhenne - incinérés dans le grondement du feu du haut fourneau divin. Le feu ne s'éteint pas, dans le sens que personne ne peut l'étouffer ou l'éteindre avant qu'il ne consomme toute la balle.

    Ce point de vue est basé sur la déclaration que Dieu peut détruire, l'âme et le corps dans l'Enfer (Matthieu 10:28) et les Saintes Écritures parlent "de la destruction éternelle" (2 Thessaloniciens. 1:9) et "la seconde mort" (Apocalypse 20:14; 21:8).

    • Universalisme. Selon ce point de vue, tous seront sauvés à la fin. Aucun pécheur ne sera condamné à la punition éternelle. Dieu sauvera tous et chacun sans égards. L'universalisme considère qu'il y aura restauration finale de toutes choses (des Actes 3:21), incluant les damnés.

    L'Enfer est de caractère purgatoriel et, selon les universalistes, la punition cesse quand le pécheur a été purifié. A la fin, tous auront accès à la présence de Dieu.

    Ainsi, si l'Enfer existe, c'est seulement pour une durée limitée. La raison que les universalistes s'objectent à la notion de châtiment éternel en Enfer est la suivante. Ils font remarquer que le mot grec aion - souvent traduit par les mots éternel ou pour toujours - se traduit littéralement par un âge, une période de temps définie ou limitée.

    Finalement, "chaque genou" fléchira devant Dieu; "toute langue donnera gloire à Dieu" (Romains 14:11). Jésus est le sacrifice d'expiation pour les péchés du monde entier (1 Jean 2:2). En Jésus- Christ, Dieu "il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même" (Colossiens 1:20).

    Ce point de vue des universalistes vient des enseignements du Théologien chrétien du troisième siècle Origène d'Alexandrie, qui voyait les souffrances de l'Enfer comme réparatrices et se terminant quand la restauration finale aurait été atteinte.

    Les critiques de ce point de vue déclarent que les gens sont libres de faire leurs propres choix. Dieu donne le libre arbitre aux gens d'avoir confiance ou non en Lui. Il ne forcera personne et certains refuseront sa grâce.

    Indépendamment des détails de leurs points de vue, presque tous les Chrétiens partagent une croyance universelle dans quelque séparation de Dieu comme le destin du mauvais. À part cela, les détails ne sont pas essentiels. La foi Chrétienne ne fait pas de l'Enfer une doctrine fondamentale, cela ne devrait donc pas être une cause de division parmi les chrétiens.

    Mais nous pouvons continuer à en parler. La spéculation est appropriée, tant que nous-nous souvenons que nous n'avons pas cette connaissance, de façon définitive et dogmatique.

    L'état intermédiaire

    Une autre question pertinente qui s'en suit est quand les souffrances de l'Enfer commencent. Est-ce que c'est immédiatement après la mort physique, ou après le Jugement Dernier?

    L'intervalle entre la mort physique et le Jugement Dernier est souvent nommé "l'état intermédiaire." La Bible dit peu de la condition de l'âme ou l'esprit pendant cette période de temps.

    Certains croient que l'âme est en état de sommeil pendant cet intervalle - qu'il est en attente dans la tombe, attendant la résurrection et le Jugement Dernier, lequel fixera son destin éternel. D'autres croient qu'à la mort, l'âme va immédiatement à sa récompense éternelle dans le ciel ou à sa punition en Enfer.

    Si ce dernier point de vue était correcte, agirait-on prématurément en anticipant sans fondement la décision du Dernier Jour? Alors, quel serait donc le but du Jugement Dernier?

    Dante pose cette question à son guide dans Inferno. Comment les punitions des âmes changeront-elles après le Dernier Jugement? La réponse: puisque tout sera fait parfait ce jour-là, la punition du méchant sera aussi perfectionnée - autrement dit, elle sera faite encore plus douloureuse!

    Mais une possibilité encore plus intrigante - et plus plausible - existe en ce qui concerne l'état intermédiaire et comment elle se rapporte au destin ultime des morts!

    Qui souffrira ?

    Une des objections principales au concept chrétien de l'Enfer est le fait incontesté que la grande majorité des gens sont morts sans jamais avoir entendu parler de l'Évangile et d'avoir eu la chance d'accepter Jésus Christ. Selon les points de vue décrits ci-dessus, ils devraient être jetés en Enfer pour toujours.

    Est-ce que les milliards qui n'ont pas accepté l'Évangile avant qu'ils ne soient morts, sont éternellement perdus? Des milliards seront-ils jetés dans le feu éternel parce qu'aucun missionnaire ne les a atteints avant qu'ils ne soient morts ?

    En autres mots: Dieu établirait-il une méthodologie pour le salut qui serait inaccessible à la vaste majorité de gens et les condamnerait-il ensuite à la punition éternelle à cause de cela?

    Le plan de Dieu inclut tous ses enfants. D'une façon ou d'une autre, chaque personne aura une pleine occasion d'entendre l'Évangile et de se repentir. La justice de Dieu l'exige.

    Peut-être toute la question de l'Enfer peut être mise en perspective en s'attaquant de front à la question même que beaucoup considèrent comme étant une cause accablante contre le Christianisme.

    Il est instructif de prendre note des différentes façons par lesquelles les damnés (du grec, damnum) - ceux qui seront privés éternellement de la présence de Dieu - sont décrits par divers théologiens. En voici quelques-uns :

    • "Les incroyants"
    • "Les non sauvés"
    • "Les incorrigiblement mauvais"
    • "Les ennemis de Dieu"
    • "Ceux qui haïssent Dieu"
    • "Les non-chrétiens"
    • "Les non-rachetés"
    • "Les infidèles"
    • "Les pécheurs non repentis"
    • "Ceux qui rejettent Dieu"
    • "Ceux qui n'ont pas accepté Jésus"

    Mais, il est juste de se demander, sont-ils tous de la même classification? Les non-chrétiens doivent-ils être assimilés aux incorrigiblement mauvais? Ceux qui sont morts sans accepter Jésus, sont-ils les ennemis de Dieu?

    Il est donc nécessaire de définir plus précisément le damné - et ça pourrait bien nous mener vers une réponse à une des objections les plus cinglantes au concept de l'Enfer. La question semblerait être réduite à: de quelle façon et à quel temps les condamnés seront châtiés .

    Un plan pour les perdus?

    De telles considérations ont déjà incité quelques théologiens à suggérer qu'une personne morte, mais non sauvée, puisse encore éviter le destin final du feu de la géhenne s'il n'avait jamais eu pleinement et librement la chance de connaître et d'accepter Jésus-Christ pendant la durée de sa vie physique. Autrement dit, il pourrait encore avoir une telle occasion avant le Jugement Dernier!

    Serait-il possible que leur décision d'être fidèle ou non pourrait avoir lieu dans le domaine de la mort?

    Dans son petit roman Le Grand Divorce (1946), C.S. Lewis a observé que le but de Dieu pour l'humanité est le salut, non pas la condamnation. Il a lancé l'idée que Dieu puisse avoir un plan de salut même pour le perdu.

    "Je ne pense pas que tous ceux qui choisissent la mauvaise voie périront," a écrit Lewis, "mais leur salut consiste à les remettre sur la bonne voie."

    Est-ce que Dieu est impuissant à remettre les gens sur la bonne voie simplement parce que leur vie physique est terminée? Est-il exagéré de dire que la grâce de Dieu pourrait s'étendre même au-delà de la tombe ?

    Ne pourrait-il pas être possible que Dieu donne à tous l'occasion de croire et de se repentir - même après la mort? Et que beaucoup reconnaîtront alors Christ comme l'objet du désir le plus profond de leur âme et, qu'enfin, ils Le connaîtront et L'accepteront?

    L'Enfer - indépendamment de sa nature - a considérablement plus de sens si ceux qui s'y retrouvent sont seulement ceux qui, en pleine connaissance, rejettent délibérément Dieu. Et si c'est le cas, l'injustice et la cruauté présumées de l'Enfer disparaissent! L'Enfer n'est donc plus une cause contre le Christianisme!

    Seulement un refus persistant et obstiné d'accepter la grâce et la miséricorde de Dieu peut condamner un individu. Dieu ne jettera personne en Enfer à moins qu'ils ne le forcent. Tristement, il semblerait que certains n'accepteront pas la grâce de Dieu (Matthieu 25:46; Apocalypse 19:20; 20:10,15). Certains refuseront de faire face au mal dans leurs vies et de se repentir.

    Comme C.S. Lewis l'a résumé: "n'importe qui peut choisir la mort éternelle. Ceux qui la choisissent l'auront. Tout compte fait, il existe seulement deux sortes des gens: ceux qui disent à Dieu, ' Que ta volonté soit faite, ' et ceux à qui Dieu dit à la fin, ' Que ta volonté soit faite. ' Tous ceux qui sont en Enfer, choisissent l'Enfer."

    L'heureuse alternative

    Le plan de Dieu inclut tous ses enfants. D'une façon ou d'une autre, chaque personne aura une pleine occasion d'entendre l'Évangile et de se repentir. La justice de Dieu l'exige. Il se peut que nous ne connaissions pas les détails du comment ou du quand ce sera accompli, mais nous savons qu'un Dieu saint, juste et amour verra à tous, avec justice.

    Dieu a envoyé son propre Fils pour subir la crucifixion et la mort pour nous sauver. Un tel Dieu pourrait-Il être autre chose que juste et charitable? À tous, sauf ceux à l'esprit étroit, la Bible est un livre qui laisse beaucoup de questions ouvertes. Pour ses propres bonnes raisons, Dieu n'a pas révélé tous les détails de son plan pour l'humanité. Beaucoup de ses voies sont au-delà des nôtres (Ésaïe 55:8). C'est un rappel de notre besoin d'humilité. Et en absence de ces détails, le fait de parler de façon dogmatique et inflexible au sujet de l'Enfer empêche le converti potentiel d'accepter l'amour de Dieu.

    Il est tentant d'être manipulé par nos penchants et de penser que la nôtre est la seule façon appropriée de comprendre l'au-delà. Mais Dieu est plus grand que notre point de vue personnel ou confessionnel. Dieu désire qu'aucun d'entre nous périsse. Il veut que personne ne souffre en Enfer. Il veut que tous aient la vie éternelle (1 Timothée 2:4; 2 Pierre 3:9). Il est toujours prêt à accueillir le pécheur repentant qui se tourne vers Lui et la bonté.

    Aucun de nous ne veut être en Enfer - indépendamment de ce que et quand c'est. Heureusement, nous ne devons en avoir aucune crainte. Le salut est nôtre, gratuitement, à condition que nous reconnaissions notre besoin de Dieu. Nous pouvons refuser Dieu - mais Il ne nous refusera jamais.

    L'heureuse alternative est de vivre pour Dieu - non dans la crainte, mais parce que nous désirons un rapport personnel avec le Créateur de l'univers. Et si nous faisons ce choix, nous récolterons de riches bénéfices - dans cette vie et pour toujours, dans la vie à venir.

    Et ceci en fait une cause puissante - pour le Christianisme!

    Keith Stump est un auteur, scénariste, historien et archéologue.


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